Samedi , 14 Août 2004 - Murchinsonfjord, côte est du Spitzberg 1/2 home  next 

 

Enfin nous arrivons au bout du monde, ou début du monde devrais-je dire, car ici tout est à l'état originel. A moins de mille kilometres du pôle, en dehors des calottes glaciaires qui se posent sur le paysage comme des bancs de brume sans contour, rien ne couvre les roches à l'état brut. C'est un livre de géologie ouvert.

Carte n°8

 La faune se fait rare et discrète. Le silence est asourdissant quand il n'y a pas de vent. La visibilité ce jour est exceptionelle. Nous mouillons notre ancre par 35 metre de fond au bout de Murchinson-fjord, non cartographié et parsemé de hauts-fonds que nous apercevons au dernier moment pour gravir CelsiusFjell, montagne dominant les environs et la calotte qui couvre l'essentiel du Territoire du Nord-Est, grande île au nord-est du Spitzberg. Avec émerveillement, nous découvrons quelques rares fleurs de roches qui ont élu domicile dans ce monde hostile pour s'épanouir pendant les quelques semaines de l'été arctique.

A 80° de latitude nord, le soleil ne se couche pas et seulement une infime variation de luminosité rappelle que sous des latitudes plus basses il fait nuit.

Il y a quelques jours, nous avons fait escale dans Woodfjord, qui mérite bien son nom car nous y trouvons d'importantes quantités de bois flotté en provenance de la Siberie, parmi d'autres objets malheureusement beaucoup moins réjouissants. La pollution ne connait pas de frontière!

Nous y trouvons un port naturel parfait au nom de Mushamna à l'abri d'un lagon ouvert. Le paysage est impressionnant de par ses dimensions et sa grandeur et contraste avec la cuisine gastronomique du bord atteint à ce mème moment 3 à 4 étoiles... Après une nuit de repos sans bruit ni mouvement, nous nous équipons de nos chaussures de marche et habits de montagne pour gravir une des nombreuses montagnes. Sous la neige nous gagnons la plage en annexe. Le groupe se scinde en deux, une équipe qui ira au sommet, un autre qui restara dans la plaine pour garder le bateau à l'oeuil car la météo peut être capricieuse.

C'est l'occasion de découvrir une cabane de trappeur avec son garde manger à l'abri des ours, perché en hauteur et contenant le phoque séché servant de 'carburant' à chien. Quelques beaux chiens groenlandais gardent la hutte mais personne n'est en vue. Plus loin, sur une grève, nous rencontons un groupe de norvégiens qui voyagent en barque ouverte. Visiblement, ils préfèrent le confort de leur tente pendant cette journée foide et humide. Ca se comprend!

 

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The Imram Voyage 2004 - Integral 12.50 - ACAPELA, juillet 2004

 
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